Une rue

Il n’a rien d’aimable, ce matin.
Ciel gris et opaque, expresso comme une pierre dans l’estomac, la tête mal lavée des pensées de la nuit.
Et puis il y a cette rue, ce matin. Une ombre marche, loin devant. L’air est humide, presque doux. Et un grand calme. On s’entend marcher, on s’entend respirer. Même l’arbre où habite la famille de moineaux, petit immeuble de verdure, voisins pépiant, a des tons harmonieux, rassurants (allez lisse-moi ces plumes, maman je peux pas, elles rebiquent, mange-moi ces graines, dépêchez-vous, j’aime pas, on dit pas j’aime pas). La vie foutraque et sympathique, au milieu de cette rue timide et calme.
Et puis je débouche dans d’autres rues, des voitures à touche-touche au feu rouge, des lycéens qui parlent trop fort, un gars qui écoute un rap sur son téléphone portable. Un oiseau chante au loin, mais sans grande conviction, il sait qu’il est juste un des bruits, dans une des rues.

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