(comme il s’en passe dans le Montana)
C’était une vieille maison abandonnée.
Un jour, passa un fanthomme qui n’aurait pas dû passer.
Il y trouva une fantfemme qui n’aurait pas dû être là.
Il était un pur esprit,
Elle était un pur esprit :
Ils s’embrassèrent.
Un baiser de fantômes,
C’est un pétillement magnétique,
Une bulle d’étincelles,
C’est doux comme de la fumée froide,
Comme une haleine dans le brouillard.
Ils revenaient de temps en temps dans la maison abandonnée.
Parfois, il venait seul, et flottait en l’air, indécis.
Souvent, elle le rejoignait
Et ils dansaient un ballet aquatique.
Mais le lever du soleil interrompait toujours trop tôt leur rencontre.
Un an après s’être rencontrés,
Ils se quittèrent,
Pour aller vivre leurs vies fantômatiques
Ailleurs.
Nulle trace sur le sol, nulle profondeur dans les canapés
Ou sur les lits poussiéreux.
La vieille maison abandonnée fit comme si
Rien ne s’était passé.
j’aime beaucoup les fantômes. Je vais lire cette histoire au bouchon.
Spectraculaire !
(ça ressemble à une histoire d’adultère )
Le bouchon a refermé son TomTom et Nana pour lire cette histoire. Mais elle a préféré ma diction à la sienne.
Et elle a dit : c’est joli. Puis : mais c’est un poème, pas une histoire.
S’en est suivie une discussion sur la présence ou non de fantômes dans un immeuble moderne.
Et le soir, elle m’a demandé, comme d’habitude, à quoi elle allait rêver. Je lui ai signalé que j’avais entendu un bruissement du côté de la salle de bain. Sans doute une fantfemme arrivée par les conduits d’aération. Alors elle s’est endormie, un sourire aux lèvres. Sa fantfemme devait ressembler à une princesse, mais je n’en ai rien su.
C’est – comme d’habitude – le Bouchon qui avait raison. C’est juste une histoire qu’on raconte aux petites filles pour s’endormir. Quant aux fantfemmes, les plus redoutables sont celles qui arrivent sans avoir fait aucun bruit, et repartent sans aucune trace. Certains arrivent à s’y habituer…
ses tro bien