Les marchés financiers sont-ils efficients ? Partie III – à qui profite le crime ?

Voici donc le troisième article de ma série de quatre thibillets sur l’efficience des marchés financiers, après mon introduction sur l’efficience, et le rappel des résultats des études académiques, en attendant le quatrième (et dernier ?).

Ici, je souhaite juste introduire une de mes grilles analytiques, probablement la plus importante pour comprendre comment fonctionnent les gens dans un monde professionnel. Les chercheurs (?) qui me lisent (?) n’apprendront rien (?) sur la théorie de l’agence, je m’adresse ici aux milliards de lecteurs peu au fait des théories académiques, ceux qui forment le lot quotidien des statistiques de ce blog.

La théorie de l’agence postule que, quand vous confiez un mandat à quelqu’un (par exemple, vous chargez un agent immobilier de vendre votre maison), vous allez avoir un problème principal-agent. Vous, en tant que principal, avez un intérêt : que la maison se vende le mieux ( = le plus cher) possible ; l’agent peut s’aligner sur votre intérêt (dans ce cas, il est honnête, gentil, scrupuleux), ou bien mettre en avant son propre intérêt. Quel sera l’intérêt de l’agent immobilier ? On peut essayer d’exprimer les différents intérêts qu’il peut avoir :

  1. Vendre bien. En effet, sa commission est un pourcentage du prix de vente. Dans ce cas, les intérêts du principal (le vendeur) et de l’agent sont alignés.
  2. Vendre vite. Pour éviter de multiples visites sans concrétisation, l’agent peut être tenté de n’accepter que les maisons se vendant en-dessous du prix du marché. C’est le principe mieux vaut faire 10 ventes par mois, à 50 000 € pièce, qu’une seule vente à 300 000 €.
  3. Toucher des primes. Ces primes peuvent être liées aux ventes, ou bien à d’autres activités, par exemple la prospection commerciale. Si on imagine une agence qui donne une prime à ses agents à chaque fois qu’ils reviennent avec un mandat de vente, on peut en conclure que l’agent passera beaucoup de temps au téléphone, à convaincre des vendeurs de lui confier un mandat, et peu de temps à faire réellement visiter les maisons.

Tout ceci pourrait n’être que fiction, c’est hélas la réalité. Si vous vous posez un moment, vous allez éventuellement trouver d’autres modes de rémunération des agents, qui rapprocheront leur intérêt, ou l’éloigneront, de celui du vendeur. Plus généralement, tout système incitatif, par exemple un système de rémunération (fixe / variable, indemnités kilométriques, tickets restaurant, miles…) pourra être analysé à l’aune de « quel est l’intérêt du principal (l’employeur), quel est l’intérêt de l’agent (le salarié) ? »

Revenons aux marchés financiers. Qui est le principal ? L’investisseur, qui a du capital, et souhaite l’investir en actions. Quel est son intérêt ? Maximiser sa rentabilité, ou plus précisément, son couple risque-rentabilité.
Qui sont les agents ? Les conseillers en patrimoine et responsables d’agence bancaire, les traders et analystes boursiers, les journalistes économiques. Quel est leur intérêt ? Toucher des commissions sur les achats-ventes, ou bien faire vendre des journaux.

Les intérêts du principal et des agents ne sont pas alignés. Le jour où un gestionnaire de patrimoine sera rémunéré un certain pourcentage de mes gains, je veux bien envisager de devenir son client. Dans le système actuel, quand la Bourse monte, les conseillers recommandent d’acheter, ils touchent des commissions, ils y gagnent ; quand la Bourse baisse, les conseillers recommandent de vendre, ils touchent des commissions, ils y gagnent. Si la Bourse remonte, etc.

Dans ce système, les « conseillers » sont rémunérés plus s’ils font « tourner » le portefeuille de leurs clients (on parle de portfolio churning, littéralement, du touillage de portefeuille). Et le moyen de faire tourner, c’est de proposer des tuyaux, des informations de première bourre, des trucs, bref, d’être convaincu qu’on est meilleur que le marché. Cela tombe d’autant mieux que les gogos (vous, moi) veulent gagner plus que les autres, et sont prêts à écouter n’importe quelle sirène, celle qui dit que les graphiques permettent de prédire l’avenir, que la Bague de Ré les protège contre les accidents de voiture, ou que l’ail éloigne les vampires. Ce qui nous ramène aux gestionnaires de portefeuille.

Vous imaginez un analyste financier, ou un gestionnaire de patrimoine, dire « OK, je l’avoue, le meilleur moyen de ne pas perdre ses plumes, c’est de tout mettre dans un portefeuille diversifié, et d’aller dormir pendant 5 à 10 ans » ? Cela irait contre son intérêt (toucher des coms). En revanche, un prof, chercheur à ses heures perdues, quel sera son intérêt à clamer que les marchés sont efficients ? A qui le crime profite-t-il ?

Conclusions :

  • Les marchés financiers sont efficients, car d’innombrables études l’ont montré
  • Mais dès que l’on se focalise sur les intérêts de chacun, on peut comprendre que certains déclarent, postulent, affirment, que « les marchés ne sont pas efficients, sur la vie de ma mère, j’ai fait du 120% sur cette action ! »
  • Cela ne remet pas en cause la fonction d’analyste financier : celui-ci est un passeur, il produit des informations à partir d’informations, et contribue à l’efficience des marchés. Mais le métier d’analyste financier est un métier très concurrentiel, aussi, en contribuant à l’efficience, tous contribuent finalement à réduire leurs gains à des rations de survie.

Dans un dernier article, nous verrons que tout ceci peut être discuté, raisonnablement, car la recherche avance toujours…

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Caillou – Ton sourcil

Ton sourcil
Arc roman
Posé légèrement
Sur le pilier léger de ton nez.

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Le Tao d’Amélie Poulet

Mon frère, que toutes les vaches sacrées de l’Inde répandent sur lui leurs bouses parfumées, m’a passé un podcast (ne me demandez pas ce que c’est, pour moi, c’est une émission de radio enregistrée) portant sur Chouang Tseu (je sais, je prononce mal), l’oncle du Taoïsme. Le père du Taoïsme est Lao Tseu, semble-t-il, avec son Tao Tö King, et les cousins à la mode de Bretagne en sont Confucius et sa clique.

Or donc, hier, pour chasser les dernières brumes de la Saint-Patrick que je fêtai dignement l’avant-veille (jusqu’à la veille, étant donné que cette plaisanterie a duré jusqu’à 3h du matin), je m’en fus trottiner sur les bords de la Seine séculaire. Les conques de mes oreilles étant ornées de micro-oreillettes en mousse, elles-mêmes reliées à un wok-man minuscule, je laissai la pensée chinoise déferler dans mon cerveau droit, puis gauche. Je n’ai pas tout compris, mais ça n’est pas plus mal, car la compréhension, semble-t-il, est contraire à l’esprit du Tao. Même au moment où je me disais « finalement, c’est une question d’objet et de sujet : l’occidental se définit comme subjectif, en dehors du tableau, là où l’oriental se définit comme partie du tableau », l’émission déroulait son fil avec la voix haut-perchée d’un sino-français qui affirmait « la distinction objet-sujet est clairement occidentale, et ne saurait exprimer les écrits de Chouang Tseu ».

Chouang Tseu commence souvent ses pensées par un dialogue avec un artisan, et l’on cite souvent l’exemple du boucher (j’en ai entendu plusieurs versions depuis des années, j’en retranscris une synthèse) :

  • Quand il commence à apprendre son métier, il voit le boeuf dans son ensemble, il découpe avec force, et doit souvent affûter son couteau
  • Quelques années plus tard, il ne voit plus le boeuf, mais des parties, et il cherche la faiblesse de chaque articulation, il observe longuement avant de couper. Il affûte moins souvent son couteau
  • Quelques années encore, et il découpe un boeuf sur pieds, et le boeuf reste debout. le couteau n’est pas émoussé, il a gardé son tranchant. Le boucher a juste passé sa lame dans les espaces vides entre la matière.

Tout cela est bien joli, cela m’a fait réfléchir sur le moment, mais après, hein, la vie continue, y faut poinçonner son ticket, nourrir son escargot, gagner son bifteck. Et puis ce soir, j’avais passé une journée saumtre (elle n’est pas terminée, d’ailleurs), et j’étais à la bourre, en train de graticher une carcasse de poulet, quand j’ai pensé à Chouang Tseu. D’un acte énervé, sans qualité, j’ai essayé de transformer ce découpage en une quête intellectuelle. Chercher les articulations. Ne pas utiliser le couteau pour trancher, mais pour découvrir les interstices. Progresser avec calme, en cherchant les vides. Je ne peux pas dire que je me suis transformé immédiatement en lac paisible (ceux qui me connaissent… me connaissent), mais le changement était perceptible.
Je repensais au personnage, dans Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, qui aime découper le poulet avec les doigts. Ce n’est qu’en voyant le film, il y a des années, que j’ai compris que je faisais partie aussi de cette catégorie. Même si c’est trop naze de mettre des gens dans des cases (Vincent Delerm, Catégorie Bukowski), cela entrait en résonance avec l’émission sur Chouang Tseu. Je cite de mémoire : « Les Chinois sont le seul peuple a être toujours resté sédentaire. Et quand cela fait 10 000 ans que votre famille cultive le même lopin de terre, cela crée des affinités. Le paysan chinois entend les graines qui sont en train de pousser sous la terre ».

Bref, avec mon poulet, j’ai eu plus d’affinités que ces temps de H5N1 ne nous en font miroiter.

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Livre lu : Harlan Coben – Une chance de trop – … et une petite synthèse du polar en passant

Sur les conseils d’une collègue, j’ai lu un Harlan Coben, celui qui s’intitule Une chance de trop (Pocket, n° 12 484). L’histoire est relativement prenante, elle contient son lot de personnages et de désaxés, mais ce n’est pas ça. Oui, je suis rentré dans l’histoire, oui, je voulais savoir comment cela finirait, non, je n’ai rien deviné, ce n’est rien de tout cela qui me fait rendre un jugement mitigé, c’est juste qu’un polar ne doit pas être qu’un polar, il doit être habité. Derrière ce terme pompeux, que je récuse, mais bon, je ne vais pas revenir en arrière, je ne connais pas la touche tippex, il y a simplement le fait que, selon moi, le polar n’est jamais qu’un prétexte à exprimer un style, un contenant (canon de la forme du polar) qui héberge un contenu (le style), d’où le terme habité, vous voyez, ça servait à rien de tippexer, je retombe sur mes pattes.
Tous les auteurs que j’apprécient font plus que raconter une histoire, ils mettent en scène des personnages, des dialogues souvent déconnants, avec un humour féroce ou amusé. En bref, ils ont des choses à dire. C’est pour cela que, sans l’avoir lu, je ne pense pas que je lirais Da Vinci Code : je pressens trop la belle mécanique narrative sans style, le roman préformaté pour être en tête des ventes, un truc qui ne suinte pas, ne pue pas, et n’a même pas de parfum agréable, sinon celui, très discret, que sais-je, du vetiver. Allons-y dans la liste des noms qui me plaisent, car ils écrivent plus que des polars :

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Coûts cachés et société de consommation

Cela fait quelque temps que je souhaite développer cette idée, mais par manque de temps (air connu), je n’ai pas pris le temps d’approfondir. Et hier, les moyens d’information classique (Libération) et cyber (le blog FreeMoneyFinance) m’ont remis le pied à l’étrier (et l’étrier est un os de l’oreille interne, donc proche du cerveau).

Dans Libé d’hier, p. 10, un article intitulé Le yaourt aux fraises est gourmand en pétrole offre quelques informations réjouissantes :

  • un pot de yaourt aura parcouru 9 115 km avant d’arriver dans mon frigo (attention, cela inclut aussi le trajet de toutes les matières premières)
  • acheter un yaourt en prenant sa voiture consomme 136 grammes équivalent pétrole (gep) par Kg de yaourt, contre 97 gep si l’on achète le yaourt sur Internet (car dans ce cas, il est livré par un camion commun à tous les acheteurs. Finalement, les cybermarchés en ligne sont les transports en communs des emplettes).

Cela résonne avec plusieurs billets de FreeMoneyFinance. Ce blog américain donne, entre autres, quantité de conseils pour économiser/gagner de l’argent dans sa vie personnelle. Cela inclut des antiennes comme « débarrassez-vous de vos cartes de crédit » (Rappel : les américains vivent essentiellement à crédit, et les européens en prennent allègrement le chemin. Rappel du rappel : une offre de paiement différé – par exemple avec une carte de grand magasin – coûte actuellement 19,66% par an (TEG) pour un crédit inférieur à 1 524 euros, tandis qu’un crédit à la consommation coûte aujourd’hui du 2,9% TEG fixe. Cherchez la meilleure solution. Réponse : ne vivez pas à crédit) ou « traquez les petites dépenses ». Une batterie de conseils porte sur les comportements d’achat, et il y a quelques semaines, le conseil était « Evitez de faire des courses 3 fois par semaine, essayez plutôt deux fois par mois ». L’argument était financier (coût du transport en voiture) et psychologique (rester à l’écart du magasin permet d’éviter les achats compulsifs). Je me souviens, quand j’étais jeune et célibataire, que mon médecin m’avait demandé si je pratiquais un sport, j’avais répondu « Oui, je fais mes courses le samedi après-midi dans un hypermarché ». Quand j’arrivais aux caisses, j’entendais des conversations comme « Oh, il est déjà 17h, on est ici depuis 10h du matin ! » (c’était un centre commercial). Et juste avant de passer en caisse, je passais en revue scrupuleusement mon caddie : avais-je vraiment besoin de tout cela ? Il n’était pas rare que je remette un ou deux produits en rayon, les ayant identifiés comme « achats compulsifs ».

Aussi, le conseil de Tonton Thib, et la conclusion :

  • faites vos courses une fois toutes les deux semaines, et faites-les par Internet : cela réduit les tentations (il y a moins d’achat compulsif si l’on n’est pas devant le rayon), diminue les coûts logistiques (les frais de livraison + le pourboire doivent représenter la moitié, voire le quart, du coût de l’essence d’une voiture) et surtout, cela diminue beaucoup de coûts cachés.
  • les coûts cachés sont soit des coûts dont on n’a pas conscience (ex : le temps passé à conduire la voiture, remplir le caddie, payer, remplir le coffre, conduire la voiture, vider le coffre. Comme le dit le philosophe Roland Magdane dans un sketch « le soir, quand tu sors la boite de petits pois pour préparer le dîner, ça fait la 15ème fois de la journée qu’elle te passe entre les mains ») ou bien des coûts mutualisés, c’est-à-dire supportés par la collectivité (ex : la pollution de toutes les voitures allant vers / ou revenant de / l’hypermarché).

En conclusion(s) :

  • Aller faire ses courses tous les week-ends, avec un 4×4 (voiture très polluante) acheté avec un crédit auto, c’est pô intelligent
  • Surfer sur le web et se faire livrer à domicile, et utiliser son temps libre pour lire des livres dans les transports en commun, c’est bon pour la santé (ça pollue moins), la santé (on marche plus), la santé financière (on dépense moins) et la santé intellectuelle (on lit des livres, au lieu d’écouter SuperRadioFunMaxRap). Et ça c’est intelligent.

Bon, je ne vous dis pas où je me situe, je suis modeste, et puis la réponse est difficile à trouver…

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Livre lu : Milan Kundera – L’ignorance

Je lisais Kundera quand j’avais 20 ans, ça me donnait une pose d’intello, et je ne me rendais pas compte que, dans ma quête d’originalité, j’étais identique aux autres. Quelques 15 ans plus tard (je ne compte pas les poussières), je m’y suis remis, pour des prétextes bassement matérialistes. Dois-je l’avouer ? Le livre, dans la belle collection blanche de Gallimard, était à 2 euros sur l’étalage d’un bouquiniste. Avec un Harlan Coben en poche, pour l’équilibre, et « Mon ptit monsieur, les 3 c’est 5 euros ». Las, je n’ai pas trouvé de troisième qui m’agrée (de canard).
Dès les premières pages, j’ai retrouvé cette densité de réflexion qui rappelle un Paul Valery, cet enchaînement de pensées qui fait que, pour un temps, on se sent intelligent. De l’histoire, je retiendrai peu. Je suis peu sensible aux histoires de déracinés, et aux distinctions entre heimweh et nostalgia. Et puis il me faut des choses positives, comment il dit, déjà, Laurent Voulzy ? Ah, oui, « On veut la mer, les palmiers, Ivanhoé sur son cheval, on est une bande d’imbéciles idéal » (Idéal simplifié)
Mais je retiens deux passages :

« Toutes les prévisions se trompent, c’est l’une des rares certitudes qui a été donnée à l’homme. Mais si elles se trompent, elles disent vrai sur ceux qui les énoncent, non pas sur leur avenir mais sur leur temps présent. »
Milan Kundera, L’ignorance, Gallimard, p. 18.

« Les Français, tu sais, ils n’ont pas besoin d’expérience. Les jugements, chez eux, précèdent l’expérience. Quand nous sommes arrivés là-bas, ils n’avaient pas besoin d’informations. . Ils étaient déjà bien informés que le stalinisme est un mal et que l’émigration est une tragédie. Ils ne s’intéresseraient pas à ce que nous pensions, ils s’intéressaient à nous en tant que preuves vivantes de qu’ils pensaient, eux. C’est pourquoi ils étaient généreux envers nous et fiers de l’être. Quand, un jour, le communisme s’est écroulé, ils m’ont regardée fixement, d’un regard examinateur. Et alors, quelque chose s’est gâté. Je ne me suis pas comportée comme ils s’y attendaient. »
Milan Kundera, L’ignorance, Gallimard, p. 157.

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Rapport d’étape

You may write me down in history
With your bitter twisted lies
You may trod me down in the very dirt
And still like the dust I’ll rise
Does my happiness upset you
Why are you best with gloom
Cause I laugh like I’ve got an oil well
Pumpin’ in my living room

So you may shoot me with your words
You may cut me with your eyes
And I’ll rise
I’ll rise
I’ll rise
Out of the shacks of history’s shame
Up from a past rooted in pain
I’ll rise
I’ll rise
I’ll rise

Now did you want to see me broken
Bowed head and lowered eyes
Shoulders fallen down like tear drops
Weakened by my soulful cries

Does my confidence upset you
Don’t you take it awful hard
Cause I walk like I’ve got a diamond mine
Breakin up in my front yard

So you may shoot me with your words
You may cut me with your eyes
And I’ll rise
I’ll rise
I’ll rise
Out of the shacks of history’s shame
Up from a past rooted in pain
I’ll rise
I’ll rise
I’ll rise

So you may write me down in history
With your bitter twisted lies
You may trod me down in the very dirt
And still like the dust I’ll rise

Does my happiness upset you
Why are you best with gloom
Cause I laugh like I’ve got a goldmine
Diggin’ up in my living room

Now you may shoot me with your words
You may cut me with your eyes
And I’ll rise
I’ll rise
I’ll rise
Out of the shacks of history’s shame
Up from a past rooted in pain
I’ll rise
I’ll rise
I’ll rise

Ce sont les paroles de la chanson I’ll rise, de Ben Harper. En août 2001, alors que mon fiston avait 1 an et demi, et que je traduisais mon premier manuel de finance américain de 8h du matin à 1h du matin tous les jours, j’ai envoyé ce message une nuit, avec ces paroles. Cela signifiait, au premier degré, que j’avais terminé ma traduction, en envoyant le dernier chapitre par mail. Cela signifiait, au second degré, que je n’avais pas été détruit, ou diminué, par ce travail, mais bien au contraire, que j’en étais sorti renforcé dans mes certitudes.
Aussi, au moment où je viens d’envoyer le dernier et ultime chapitre du manuel que je traduis, je réitère.

Now you may shoot me with your words
You may cut me with your eyes
And I’ll rise
I’ll rise
I’ll rise

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Réflexion élégante et poétique

Ma fille est malade.
Comment un si petit corps peut-il contenir autant de morve ?

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Caillou – Au poste

Les Post-It sur mon écran
Comme un mille-feuilles éparpillé
et ranci.

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Des taxis et des comptes courants – Le coût du temps, et le prix de la liquidité

Je devais aller chez un membre de ma famille aujourd’hui. Je n’ai pas de voiture. Etant donné que le trajet en train+RER prenait plus de 50 minutes, je me suis dit « je suis un businessman hyper-richissime et cynique, mon temps est précieux, je vais m’acheter le temps d’un esclave (nommément, un taxi) pour m’alléger de mes problèmes de timing ».
J’appelle une société de taxis renommée et commande un taxi « pour maintenant ». Musique sur 3 notes, sons d’oiseaux, voix sussurante « veuillez patienter », cui cui, bloing bloing, « Votre taxi sera un Hummer kaki qui arrivera dans 15 minutes ».
Bon, en 15 minutes je rédige un billet sur ce blog, je m’occupe, et je sors de ma boite, tel le Pandore moyen, au bout de 15 minutes. Attente sur le trottoir. Reniflage du temps : il fait beau, les oiseaux cuicuitent, les taxis merdoient. Attente derechef. Au bout de 10 minutes (donc, 25 minutes au compteur de la société de taxis), mon portabeul sonne :
– Bonjour, ici la société de taxi, le taxi nous dit qu’il est à l’adresse, et vous, vous n’y êtes pas.
– Bonjour, voix synthétisée de la société de taxi, je suis un être réel, sur un trottoir réel, face à l’adresse réelle, et je vous informe que je suis au bon endroit, tandis que votre taxi est probablement en train de se manger une moule-frite à Oulan-Bator.
– Restez en ligne, je contacte le taxi.
Musique, harpe kurde et cri du macareux sur les rizières.
Soudain, au loin (500 m ?) je vois un taxi qui déboite de sa place de stationnement, et qui arrive à bride abattue (40 chevaux sous le moteur) en me faisant un appel de phare, du genre « Oh, vous étiez là, je ne vous avais pas vu ».
Je m’installe sans piper mot, au compteur, 15 euros. C’est la stratégie de base, je connais,
celle-du-taxi-qui-arrive-en-avance-et-qui-se-planque-en-faisant- tourner-le-jackpot-de-toute-façon-le-client-sera-toujours-content- de-le-voir-arriver-fut-il-en-retard.

Avec toute cette histoire, je suis obligé de lui demander de s’arrêter à un distributeur, car mes 30 euros ne suffisent pas à la course. Et je me dis : « combien coûtait la location d’une voiture pour une journée ? Avec un aller-retour taxi, en incluant le temps d’arrivée, le petit battement de temps (« je m’étais arrêté pour vidanger mon carter » ou « ce bled c’est dla daube, y a que des sens uniques ta mère »), ça me coûte la banalité de 70 euros, allez, on est jeunes, je peux me payer 5 BD ou 4 CD avec ça, c’est rien.

Je me renseigne. Sur Easycar.com, en m’y prenant à la dernière minute (location le jour-même, à 18h30), j’en aurais pour 55 euros. Ce n’est pas une économie énorme, mais j’aurai la flexibilité : je n’attends pas 25 mn pour partir, je peux aller chez Tati m’acheter des slips, chez BonToutou pour faire toiletter mon Sharpei, bref, profiter de cette journée pour faire toutes ces choses que je dois faire depuis des mois. 55 euros, c’est le prix, ou la valeur, de ma liberté totale. Repentir du 17/03 : sur Interrent, on peut louer une voiture pour 20 euros par jour, et si on la prend en cours de journée, le tarif est diminué prorata temporis

Bref, j’arrive chez cette personne de ma famille, et l’aide à faire ses comptes. Je remarque 112 000 euros qui traînent sur son compte chèques depuis des mois (oui, on est comme ça dans ma famille, on est pétés de thune, si je travaille, c’est juste pour aider les jeunes. Accessoirement, aux personnes qui me demandent « comment vous faites pour être riches ? », je réponds « c’est tout simple, il suffit que quelqu’un qu’on aimait beaucoup meure, alors on touche un capital décès »).
J’y dis « ô, personne de ma famille, pourquoi ne places-tu point, à 4% par an, ça fait 30 000 F (elle est de l’ancienne école) par an de revenu ».
Elle me répond : « Oui, c’est ce que tout le monde me dit, mais je me dis que j’aurai besoin de cet argent en cas de dépense, et je ne veux pas être en découvert. »

Et voilà, encore une fois, c’est une question de liquidité, d’accès immédiat à la ressource. Pour éviter d’avoir des frais de découvert de 50 euros, elle abandonne 448 euros de gains de placement. De la même manière, pour éviter les soucis d’une location de voiture (caution, permis, prise en charge), je suis prêt à payer plus cher, et à attendre.

Deux conclusions, ou deux remarques :

  • La liberté de pouvoir réagir à la dernière minute, sans planification, a une valeur.
  • Tout n’est pas quantifiable. Ce n’est pas parce qu’une location me coûte 15 euros de moins qu’un taxi que je vais systématiquement opter pour la location. Tout est une question de planification, et ceci est consommateur de temps (donc coûteux).

Mais bon, juste pour éviter la valse des taxis, la prochaine fois, je testerai la solution de location. Et j’en aviserai mes 2 lectrices et 3 lecteurs.

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Musique – Eric Clapton – Back Home

J’ai gagné un pari (je ne parie qu’à coup sûr, ou quasiment, c’est typiquement de la finance comportementale), et donc me suis vu offrir – à ma demande – le dernier Eric Clapton : Back Home.
Mon histoire avec Eric Clapton dure depuis facilement 20 ans, donc je ne pourrai pas me vanter d’être objectif. Mais ce disque, dans la même veine que le pré-précédent (le magique Reptile), est une source de jouvence. J’aime bien ce petit gars. Il a réchappé à la drogue, à l’alcool, aux morts de ses amis, au décès de son fils, et il continue à composer et à jouer. Il a des heures de vol, mais moi aussi, nous vieillissons en parallèle, et en ce qui le concerne, je trouve qu’il vieillit bien. Ce dernier album est un tribut aux musiciens qui l’ont orienté, ou influencé. Dans cet album, on le voit avec sa femme et ses trois filles, apparemment sur le chemin de la sérénité, ou plutôt, soyons simple : du bonheur.
Et puis, comment ne pas résister au premier morceau de l’album, So tired, alors que je suis encore en over-burn du semi-marathon…

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Ballast – Dix minutes

Parfois j’attrape mon train au plus juste,
le coeur inquiet.
D’autres fois, j’ai un battement de dix minutes, non prévu,
non maîtrisé.
C’est une chance.
Pendant dix minutes, je suis entre deux courses,
entre le regret du passé et l’angoisse du futur.
Je suis sans contrôle, donc sans crainte.
Le train qui m’emporte finalement
prolonge cette pause de onze nouvelles minutes qui m’appartiennent tout autant,
découpées au rasoir dans la banlieue nocturne.

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L’homme qui valait 3 milliards

Voilà, ça c’est fait. J’ai couru le Semi-Marathon de Paris hier matin, et j’ai mon temps et celui de mes petits camarades (dont Stéphane Diagana, dont je viens de modifier la fiche Wikipedia pour ajouter son diplôme de l’ESCP-EAP).

Je me faisais l’effet d’un cosmonaute (cardiofréquencemètre au poignet, accéléromètre fixé à une chaussure, puce électronique du semi-marathon fixée à l’autre chaussure, capteur cardiaque fixé au torse, deuxt-shirts respirants – dont LE t-shirt ESCP-EAP – un coupe-vent respirant, des gants en polaire), vu de l’extérieur, ça avait un air de NASA, mais d’un autre côté :
– il faisait 0° C
– la technologie a du bon, dans une certaine mesure, et c’est le propos de ce billet.

Je suis beau, je suis jeune, donc je me suis dit « faisons péter mes temps précédents (meilleur temps en 2005 : 1h 59′ 35″ sur semi-marathon). Allez, je vise 1h50′, qu’est-ce que ça donne en terme de vitesse ? »
1h50 = 110 mn = 110 / 60 = euh… 1,833 h, que je prends 21,1 km divisé par 1,833, gneugneu, hop, 11,51 km/h.

Premier effet kiss-cool de la technologie de mon cardiofréquencemètre (CFM) : il papote toutes les secondes avec l’accéléromètre, qui est le truc accroché à la chaussure pour mesurer la distance parcourue, hop hop, 112 cm, hop hop, 109 cm, etc. Et mon CFM que je l’ai payé cher, il m’affiche : vitesse moyenne = 9,03 km/h.
Mais le problème de cette mesure est qu’elle est mise à jour toutes les 2-3 secondes. Donc ça fait : vitesse moyenne = 9,03 km/h… 9,68 km/h… 12,17 km/h… 10,49 km/h… Pour les Sportifs de Haut Niveau comme moi, c’est intolérable (de lapin). Mais c’est là qu’arrive la deuxième lame qui coupe le poil :

Deuxième effet kiss-cool de la technologie de mon cardiofréquencemètre (CFM) : il peut aussi afficher la vitesse en minutes / km. Re-calcul : 21,1 km en 1h50, ça fait 5mn21s par km. Avantage de cette mesure : elle a un dénominateur plus faible (mn par km, au lieu de km par heure). Et donc j’ai géré précisément ma course, en essayant (péniblement) de me maintenir dans la zone 5 mn – 5 mn 30 / km. Bon, à part sur les 3 derniers kilomètres, où une créature a tapé – non-intentionnellement, quoique – du coude sur mon CFM, et que je n’ai plus réussi à ré-afficher les mn /km après.
Ce que c’est, que d’avoir fait une école de commerce, au lieu d’une école d’ingénieux…
Mais heureusement :

Il y a une vie après la technologie, ou le troisième effet kiss-cool de l’Humain : la fin a été dure, voire très dure. Une longue avenue qui n’en finissait pas, la promesse d’une arrivée qui reculait à chaque pas, des crampes dans tous mes membres, bref, je payais mon ambition de 1h50. C’était rapé de toute façon : un peu après le 20ème kilomètre, j’étais déjà à 1h 55 mn…
Et voilà l’effet kiss-cool : je repère un jeune d’une école concurrente, pas loin devant. Vas-y Jojo, montre-lui que tu en as encore dans les chaussettes. Je le double péniblement, en poussant des ahanements d’éléphant asthmatique, et là, tout s’est joué au mental, oui, oui.
Imagine la scène, lecteur : le vieux boxeur de la nouvelle de Jack London « a piece of steak », face au jeune qui veut monter, le combat est inégal, l’un s’épuise, l’autre puise à des ressources insoupçonnées : sa jeunesse.
L’affrontement était le même, à une exception près, qui fait toute la différence : en boxe, on est face à face, on voit venir l’adversaire. Là, j’étais devant lui, donc je ne le voyais plus. Il pouvait être étendu dans le fossé (non, je ne l’ai pas poussé), ou bien anéanti, les yeux emplis de larmes, à 200 mètres derrière, ou encore, il était en train de me souffler son haleine chaude et nauséabonde dans la nuque. Donc je me suis arraché comme jamais, poursuivi par une idée, un concept. J’ai fini en 1h 56′ 53″, bien devant. Jamais mon CFM n’aurait pu me pousser comme ça.

Donc la techno, c’est beau, mais l’humain, c’est bien.

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Dilbert et les prévisions financières

Je ne sais pas comment peut faire Scott Adams (tiens, il a un blog), le dessinateur de Dilbert (enfin, j’imagine un peu comment il fait, vu que j’ai lu son livre), mais ses dessins sont toujours d’une grande actualité managériale. Il aurait travaillé 17 ans comme programmeur dans une grande boite américaine qu’il ne saurait pas mieux décrire tous ces travers. D’ailleurs il a travaillé 17 ans comme programmeur dans une grande boite américaine.

Il y a quelques semaines, il s’est attaqué aux prévisions financières. Traduction ici, et lien vers le cartoon original ci-dessous :
(le chef vient voir Dilbert)
Dilbert : « Je peux vous faire cette étude de faisabilité en deux minutes. C’est la pire idée du siècle. Les chiffres ne mentent jamais. »
Le chef : « Oui, mais notre PDG adore cette idée ».
Dilbert : « Heureusement pour nous, les prévisions, elles, mentent tout le temps ».

Le cartoon original est ici.

La quête de Dilbert se poursuit dans les dessins des quelques jours suivants, au Pays des Hypothèses Prévisionnelles Irréalistes, où le soleil brille toujours, l’argent se ramasse par terre, et les concurrents sont inexistants ou amorphes. C’est tellement vrai. Cela me rappelle tous ces étudiants qui venaient me voir en 1999-2000 pour que je valide (gratuitement, évidemment) leur business plan. Telle la Porsche moyenne, qui fait du 0 à 100 km/h en n secondes, les projets d’entreprises faisaient du 0 à 1 000 000 K€ en quelques années, les investissements étaient minimes, les concurrents inexistants, les marges croissaient au fil du temps. On s’étonne après que j’aie voulu m’essayer aussi à des prévisionnels sur LibertySurf (article des Echos du 29 mars 2000, disponible en pdf dans ma page de publications, lien direct ici). Ah, pétulante jeunesse, ce monde est injuste avec toi…

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Livre lu : Rudyard Kipling – Puck, lutin de la colline

Rudyard Kipling va évidemment bien au-delà du Livre de la Jungle (qu’il faut d’ailleurs lire, car autant le dessin animé de Disney est fort réjouissant, autant le livre a cette poésie âpre de l’original). J’ai beaucoup aimé L’homme qui voulut être roi (qui a donné un superbe film de John Huston, avec Sean Connery dans le rôle titre), Kim, ainsi que les livres de nouvelles comme Les bâtisseurs de pont. C’est Jorge Luis Borges, un autre de mes auteurs favoris, qui justifiait un de ses livres de nouvelles, en disant : « ce qu’un jeune homme brillant (Kipling) avait pu faire, un vieillard ayant du métier pouvait essayer de le refaire. »
Je viens donc de lire un livre très intéressant de Kipling, car il venait de rentrer en Angleterre, et la question de ses admirateurs était : loin de l’Inde, que pourra-t-il produire ? Et Kipling de se refaire, ou plutôt de continuer à faire du Kipling, mais dans un autre environnement. Cela donne Puck, lutin de la colline (10/18 n°1367), qui fait vivre à deux enfants quelques épisodes de l’histoire de l’Angleterre. C’est superbe. La référence à Shakespeare est évidente, mais ces histoires de Puck m’ont aussi fait penser à Hugo Pratt, quand Corto Maltese se retrouve chez Les Celtiques. La partie sur les chevaliers, puis sur le juif qui retrouve le trésor, évoquait pour moi Ivanhoé, et quand Kipling décrit ces deux jeunes soldats romains qui gardaient le mur du nord, en Ecosse, contre les barbares, j’y ai retrouvé une similitude avec Spartacus, d’Arthur Koestler (superbe film de Stanley Kubrick).
Le rythme du livre, en courts chapitres, avec des chansons poétiques intercalées, donne vraiment envie de le lire en anglais (et de relire Le songe d’une nuit d’été dans le texte, bien sûr).

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Semaine très informatique

Bon, je ne suis point couché, et je fais le point sur cette semaine, riche en enseignements et progressions informatiques : (non, je ne suis pas encore passé à Ubuntu Linux)

  1. J’ai travaillé sur un projet de T shirt avec logo pour ESCP-EAP Running
  2. (Rappel : semi-marathon de Paris ce dimanche, marathon de Paris le 9 avril)

    • Après contact avec un imprimeur de T shirts, il a fallu retravailler redessiner le logo (dispo sur le blog d’ESCP-EAP Running) pour le mettre en bichromie, au lieu de quadrichromie
    • L’imprimeur me dit « il me faudrait un logo au format vectoriel ». Je lui dis « Pas de problème, OpenOffice a un module de dessin vectoriel. Le gars me dit « Euh, moi, il me faudrait un fichier que je puisse lire sous Adobe Illustrator, c’est-à-dire soit .AI, soit .EPS »
    • C’est l’horreur, parce que je ne fonctionne quasiment qu’avec des logiciels libres, et là, le gars me demande un format propriétaire (AI), non documenté par Adobe, en clair : je n’ai aucun utilitaire pour lui fournir son format. Un peu comme si un opérateur de téléphone me disait « OK, je veux bien vous abonner, mais il faut que vous construisiez vous-même le téléphone portable qui va pouvoir capter mon réseau, et évidemment, je ne peux pas vous donner la nomenclature technique du portable, car c’est propriétaire ».
    • Je télécharge donc Inkscape, une des références des logiciels libres de dessin vectoriel, et je me paluche de redessiner tout cela. Evidemment, Inkscape ne sauvegarde pas au format AI, mais heureusement, au format EPS. Optimiste que je suis, je sauvegarde aussi au format SVG, le standard du dessin vectoriel, libre, documenté, bref, du vrai bon travail informatique. Et donc, comme de bien entendu, ça ne servira à rien.
    • Envoi par coursier depuis la boite d’un ami entrepreneur et jogger vendredi à 17h30, et aujourd’hui à 15h, le gars n’avait toujours rien reçu. A 18h, ça y est, il a le colis. Il ne peut pas lire les formats. Super. Il me conseille au téléphone de lui envoyer un mail avec les fichiers AI ou EPS. Je passe 3/4h sur Internet pour trouver le fichier ps2ai.ps qui marche avec gsview, lui-même nécessitant une ligne de commande sous DOS (toute ma jeunesse…)
    • Finalement, je prends mon baton de pélerin, ma clé USB, et je file à sa boutique. 1 heure de plus, mais voilà, j’ai les T shirts.
    • Je les montre aux joggers ce soir, et je demande à mon entrepreneur chéri de les prendre en photo avec son téléphone-portable-appareil-numérique. Puis après, comme c’est simple, il suffira qu’il les transfère sur son Macintosh avec la fonction Bluetooth, et je les récupérerai sur ma clé USB. 20 minutes, et un résultat, à la fin, que même l’échographie de mon fils elle était plus précise. Tout ça pour ça, comme dit Gérard Darmon dans le film éponyme.
    • Donc je me rentre, je pose le T shirt sur le sol, et je le prends en photo numérique.
    • Rédaction d’un mail collectif à tous les coureurs, envoi des photos en fichiers attachés (2,98 mégas), allez, il est déjà 01h45.
    • A 2h01, mail d’un des responsables d’ESCP-EAP running (il devait rentrer d’un entraînement…) : il me dit « ce serait bien que tu prennes des photos du T shirt et que tu les joignes à ton message ». Réponse de ma part à 2h03 : « elles étaient jointes au mail ».
    • A 2h08, mail de mon entrepreneur préféré : il a pris en photo numérique son propre T shirt et m’envoie les fichiers (3,44 mégas).
    • J’attends avec impatience les mails des autres coureurs (3h43 ? 6h07 ? 19h22 ?)
  3. J’ai mis en forme une partie de ce blog, et c’est pas fini
    • ça part d’une idée conne (« je voudrais que les messages récents soient affichés »), ça continue par le forum de Dotclear, et j’apprends au final que tout cela, c’est une question de programmation PHP.
    • Et hop, téléchargement par FTP des fichiers concernés,
    • Téléchargement de Arachnophilia, éditeur gratuit de PHP,
    • Modifications du code des deux ou trois fichiers PHP qui vont bien, re-téléchargement par FTP, test sur le blog, retour à la case départ
    • Finalement, j’ai mes messages récents, j’ai récupéré des infos sur comment avoir trois colonnes dans son blog, j’ai amélioré les tags, pfou, je m’attaquerai à la bannière une autre fois, là, je vais me coucher.

  4. J’ai lancé une présentation OpenOffice.org en cours
  5. Deux étudiantes m’ont rendu un cas, non pas avec le sempiternel PowerPoint, mais avec Impress d’OpenOffice. Je décide donc, en live, de montrer cette présentation. Et j’en profite pour faire un petit laïus sur les différences entre Microsoft Office et OpenOffice : 1. OpenOffice est compatible à 99,9% avec MS Office ; 2. OpenOffice est gratuit (combien d’entre vous ont des copies pirates de MS Office ?) ; 3. OpenOffice peut fonctionner depuis une clé USB (bonne chance pour faire la même chose avec MS Office)(en fait, c’est une déclinaison d’OOo, portableopenoffice, nantie des fichiers francisés qui vont bien), ce qui veut dire, plus de problèmes d’installation sur un ordinateur temporaire, plus de problèmes de droits d’accès, la liberté itinérante.

  6. (MàJ) J’ai inondé la planète avec mes méta-données de jogging
  7. Bon, il y aurait une manière moins Marketing de le dire, mais j’ai pu envoyer les données de mon Cardio-Fréquencemètre (CFM) sur le site Internet du constructeur, ce qui me permet, par exemple, de comparer dimanche dernier (13 km, 11 km/h) à ma performance d’aujourd’hui (??,??) où j’ai craché ce qui me restait de poumons.
    J’ai quand même mis 1/2h à rester bêtement, avec mon CFM qui faisait Grichchggrriiiiichhchhgggr… face au microphone branché sur l’ordinateur, tandis qu’un con de site Internet me disait « No signal ».
    Enfin, un ami est venu m’aider, en disant « c’est pas possible qu’un ordinateur aussi bô n’ait pas un micro intégré ! »
    (Moi : ) « Euh, ah, ouais ? »
    (Lui : ) « Tiens, là, c’est quoi ce trou ? »
    (Moi : ) « Euh, je sais pas, peut-être un truc pour aérer les circuits ?.. »
    (Lui : ) « Fous-z-y ton CFM devant, et recommence… »
    Grichchggrriiiiichhchhgggr…
    « Signal detected, we have the data, you are a poor jogger »

En conclusion, je cite Feu mon oncle Yves : « l’informatique, c’est passer deux heures pour en gagner une ».
J’ai froid, je vais me pieuter.

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