Cotation d’un être humain en Bourse – 5 références (parmi tant d’autres…)

Arian-FosterGrâce à Aymeric, que j’ai le plaisir de connaître depuis que nous avons partagé les mêmes bières cours, chacun de son côté du comptoir de l’amphi, j’apprends par le Figaro en ligne qu’un sportif sera bientôt coté en Bourse. Et dans les 8 commentaires, celui d’Eva Luation ( 🙂 !) est pondéré et intelligent, il souligne les imprécisions du gros titre journalistique et soulève des questions éthiques. C’est d’ailleurs le propos d’un autre article sur le même site que de souligner que l’affaire n’est pas faite, et que les risques n’en valent probablement pas la chandelle.

L’affaire est amusante, car c’est le même Aymeric à qui j’avais recommandé – il y a plus de 7 ans – la lecture d’un roman très bien écrit, les actifs corporels (merci à ma collègue Cécile K-R pour cette découverte), et qui portait cette fois sur la cotation réelle d’un être humain, en l’occurrence un consultant. L’intrigue était bien ficelée, et le roman écrit dans un style très incisif, comme en témoigne ma critique de l’époque.

Sur un ton plus technique, l’excellentissime Aswath Damodaran y est allé hier de son évaluation des actions sur ce sportif (en anglais). Je vous livre deux infos intéressantes dans son analyse très fouillée :

  1. le joueur n’est pas coté, pas plus que les investisseurs n’ont des droits directs sur ses revenus : en fait, c’est l’émetteur (Fantex) qui perçoit une partie des revenus du joueur et qui décide (ou pas) de verser des dividendes. On voit qu’on est loin du titre ronflant initial.
  2. L’investissement, selon Aswath Damodaran, vaut 6$, là où le titre est émis à 10$… Certes, c’est un jeu risqué que celui des estimations de valeur fondamentale d’un titre, mais à ce jeu, je parierai toujours 1000 fois plus sur Damodaran et ses capacités d’évaluation que sur Fantex et son prospectus d’introduction en Bourse.

Et tout cela me rappelle feu mon collègue Jean-Paul Minquet (paix à son âme) qui nous parlait déjà il y a 25 ans du besoin de créer des produits financiers dédiés aux sportifs de haut niveau : un produit qui absorberait d’énormes montants de revenus pendant les années « actives » du sportif, puis les convertirait en une « rente » régulière sur les 40 ou 50 années suivantes…

Et vous, qu’en pensez-vous ? Un être humain peut-il être considéré comme un investissement ? Et si oui, sous quelles conditions, ou dans quelle situation ?

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